Physical Address

304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124

JO 2024 : avec la « lebrunmania », le tennis de table français se prépare à une ruée de licenciés

A la Fédération française de tennis de table (FFTT), la question n’est pas de savoir s’il y aura, ou pas, une vague de nouveaux licenciés à la rentrée. Mais de quelle hauteur sera celle-ci. S’agira-t-il d’une simple vaguelette ou d’une lame de fond, voire d’un raz-de-marée, qu’il sera impossible d’endiguer ?
Le monde de la petite balle blanche est en ébullition. Jamais une telle attention médiatique n’avait déferlé sur ce sport en France. La frénésie entourant les frères Alexis et Félix Lebrun, la médaille de bronze remportée par ce dernier dans l’épreuve individuelle et la petite finale que vont disputer les Bleus (les Lebrun associés à Simon Gauzy) face au Japon dans l’épreuve par équipes, vendredi matin 9 août, ont offert au « ping » une visibilité inédite, dont la traduction devrait bientôt se concrétiser.
Dans de très nombreuses communes, les deux premières semaines de septembre sont en effet l’occasion pour les clubs de recruter de nouveaux pratiquants à l’occasion des « forums du sport » et autres fêtes des associations. Les 3 150 clubs de tennis de table de l’Hexagone s’attendent à être particulièrement sollicités. « On risque d’être submergé, mais à l’impossible nul n’est tenu : il serait inconcevable de laisser la moindre personne sur le bord de la route, sous prétexte que nous ne pourrions pas l’accueillir », prévient Gilles Erb, le président de la FFTT.
Celle-ci compte 228 000 licenciés à ce jour. Elle en comptait 211 000, il y a un an : « L’effet Lebrun était déjà indéniable dans cette progression, avant les Jeux, souligne le dirigeant. Elle le sera encore plus après. » La projection la plus sage évoquait jusque-là un nouveau bond de 25 000 licenciés supplémentaires à la rentrée. Ce sera sans doute davantage.
La « lebrunmania » s’est révélée plus importante que prévu, à hauteur des audiences de la finale pour la troisième place gagnée par Félix Lebrun, le 4 août, devant 6 millions de téléspectateurs. « On entend dire de notre sport qu’il est devenu hype, tendance, n’en revient pas Gilles Erb. Le fait est qu’il véhicule une image très moderne, beaucoup moins institutionnelle qu’autrefois, grâce à ces champions charismatiques que sont les frères Lebrun et à leurs coups spectaculaires que nous valorisons via nos différents canaux de diffusion. »
Face à l’afflux attendu de primo-licenciés, le défi peut paraître simple pour les clubs : augmenter les horaires d’entraînement dans les gymnases et le nombre d’encadrants (salariés, bénévoles, contrats aidés…). Il se confronte toutefois à des réalités économiques tendues localement, qui obligent à faire preuve d’imagination et à recourir au système D. Afin de désengorger ses créneaux déjà passablement remplis, l’Alliance Nîmes-Montpellier, le club des frères Lebrun (450 licenciés), devrait ainsi envoyer ses surplus de nouveaux pratiquants vers des associations de communes limitrophes pour qu’ils puissent s’y entraîner, tout en conservant leur licence d’origine.
Il vous reste 47.26% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

en_USEnglish